jeudi 19 mai 2016

20 mai: la fin, ce n'est pas rien



Le matin est patraque, moins vert que le gecko en faction sur le mur d’en face.

On va bientôt se dire des mots définitifs, juste avant le velum.
D’abord on range.



L’intensité des derniers jours se fracasse sur les murs de l’alliance, couverts de graffitis.
Ça ferait comme des poussières de fatigue qui voleraient dans les airs.
La première chose à faire est de retirer les couches de papier : les bavardages se mesurent en kilomètre, rageusement gribouillés ou tendrement soulignés de fleurette, quand une fille aime un garçon, bien avant le désastre des épousailles.



Il restera, de tout cela, pour consoler les amertumes des dernières heures, la grande beauté du drame qui s’est joué là. Non pas seulement le souvenir, non pas seulement les images : plus encore, la possibilité d’y revenir, de reprendre possession de la scène, d’y jeter, à nouveau, rages, murmures, danses, vapeurs et transes. 
Se donner la peine d’y croire s’est déjà le faire exister : ce n’est pas rien.




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